dimanche 21 janvier 2018

Régis Lejonc : prolifique, polyvalent, autodidacte

« C'est fou la quantité et la qualité littéraire proposées à la jeunesse dans ce pays. »

Illustration inédite, La maison est en carton

Régis Lejonc est un touche-à-tout prolifique, polyvalent et autodidacte, comme il aime le rappeler. Passionné par son métier, il entretien une relation intime avec le dessin, avec l'illustration jeunesse. Coup de chance pour nous, il aime en parler ! Retour sur l'interview du 8 janvier sur les ondes de Radio Escapades et zoom sur les 10 mots qu'il a choisi pour se décrire.


Portrait en 10 mots



Kawaï
« Quelque chose de gentil, de bon et d'immédiat. »
Gentil et mignon, Régis Lejonc ? Lui, certainement... mais ses dessins ? La forêt sombre de Cœur de bois, les houles envoûtantes du Phare des sirènes, et la violence oppressante de Téhéran dans Le jardin du dedans dehors laisseraient penser le contraire... De l'autre côté, nous recevons la poésie colorée de Tu seras ma princesse avec plaisir, nous parcourons paisiblement, entre deux souvenirs et coups de rires les pages de Quelles couleurs ! et Ma voisine est amoureuse est une douce promenade qui se lit et se relit. Alors, qu'en dit-il, Régis Lejonc ? Pourquoi Kawaï ?
Tu seras ma princesse

« Ça a un côté très enfantin mais, en réalité, derrière cette notion, il y a la volonté de faire passer quelque chose de gentil, de bon et d'immédiat. C'est un style graphique qui me plaît énormément parce que c'est un équilibre de formes. J'en glisse régulièrement dans mes images même si la tonalité générale des illustrations n'est pas proprement kawaï. »


Images
« Je suis passionné par la construction de l'image mais aussi, en tant que lecteur, par toujours découvrir de nouvelles formes... »
Elles sont omniprésentes et, au lieu de les considérer comme des éléments acquis et banal de notre civilisation, Régis Lejonc se pose beaucoup de questions sur les images.


« Quand l'image est créée de toutes pièces, elle est pensée, elle est architecturée d'une certaine façon et tout ça me passionne toujours autant même si, quand j'étais enfant, évidemment, je ne le réfléchissais pas de cette manière. Les images sont très importantes dans ma vie. »

Illustration inédite, La maison est en carton
« Je pense que c'est quelque chose qu'on partage tous, quand on lit une histoire sans image ou quand on nous lit une histoire, on se formule des images mentales. Je réfléchis beaucoup à ça : ces images ne viennent pas de nulle part, c'est-à-dire que l'histoire réveille des images qui était déjà à l'intérieure de notre tête. »


Amitié
«  J'ai la chance de travailler quotidiennement avec mes amis. »
Lorsque l'on regarde attentivement la bibliographie de Régis Lejonc, on se rend bien compte que certaines collaborations reviennent régulièrement. Et c'est souvent pour notre plus grand plaisir. Ainsi, dans nos albums préférés, aux Eclats de lire, il y a bien sûr ceux que Régis Lejonc co-signe avec Henri Meunier, notre invité en 2016. Une forte amitié semble lier ces deux grands noms de la littérature jeunesse. C'est qu'ils ont longtemps travaillé dans le même atelier, à Bordeaux.





« Quand on a la chance de partager, en plus de ce qui nous unit par un sentiment de cœur, une passion commune, je trouve que c'est extrêmement nourrissant. »



Histoires
« Je pense que c'est indispensable à notre évolution personnelle, collective... les histoires nous nourrissent tous. »
Pensez à toutes les histoires qu'il a illustré ou inventé et savourez le bonheur que vous avez de ne les avoir pas toutes découvertes encore ! Pour Régis Lejonc, les histoires sont capitales à notre évolution, à notre apprentissage...

« Ça fait partie de notre nature humaine et on en a un besoin permanent, quelque soit l'âge. »
« Les histoires sont des façons de comprendre le monde, de se comprendre soi, de comprendre les autres. J'aime beaucoup ce constat de la dynamique du lecteur. C'est à dire que quand on lit on n'est pas passif du tout, quand on reçoit une histoire on la nourrit avec nos propres émotions. On la reçoit tous de manière individualisée et personnelle. C'est une richesse infinie. »
«  Je suis toujours très triste de croiser, ou de me rendre compte que des enfants ne bénéficient pas d'histoires de leur familles ou dans les conditions sociales dans lesquelles ils vivent. Ça c'est des choses qui m'attristent profondément, toujours. »


Arbres, Oiseaux et Filles 
Cœur de bois
La rue qui ne se traverse pas
« C'est ce que je préfère dessiner. »
Le petit chaperon rouge
Eh oui ! Une question que posent souvent les écoliers : « qu'est ce que vous aimez le plus dessiner ? » Au début, Régis Lejonc ne savait pas trop répondre. Aujourd'hui, sa réflexion sur le sujet a mûri et il nous le dit sans qu'on lui demande !
« Dans l'ordre ce que je préfère dessiner ce sont les filles, les oiseaux et les arbres. » (rires)
Le phare des sirènes


Joie
« C'est une quête quotidienne. »
On l'avait dit, il aime son métier ! Ce mot, joie, l’emmène dans une nouvelle ode de son travail, de la littérature jeunesse, de la médiation du livre...
Même s'il est conscient des difficultés du secteur, il s'estime chanceux car il a un métier qui lui « procure de la joie ».

« La joie de pouvoir créer et de raconter des histoires et surtout de les partager à travers les rencontres, les publics, les salons, les Eclats de lire au Vigan en étant un qui est plutôt très, très, réussi en plus. Voilà, je trouve qu'il y a quelque chose de très joyeux dans cette chaîne de la création de l'édition littéraire jeunesse et cette joie en étant actuelle, elle est bien précieuse. »

Tu seras ma princesse

Spectacle
Avec Régis Lejonc, les œuvres littéraires ne s'arrêtent pas au livre ! Ainsi, aux Eclats de lire, on vous propose deux lectures musicales dessinées avec cet illustrateur.
L'une autour de Tu seras ma princesse, le magnifique album écrit par Marcus Malte. L'autre est une co création, avec Annie Agopian, Tout (ou presque) sur les bisous volants. Cette fois-ci il s'agit d'un spectacle avant d'être un album. Une conférence douce et drôle pour expliquer aux petits les baisers qu'on envoie du bout des doigts.
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« Les bisous volants voyagent sur les courants d’air.
On ne les voit pas. On sent juste quand ils se posent.
Même invisibles, les bisous volants font tout de suite du bien.
C’est à ça qu’on les reconnaît. »

Tout (ou presque) sur les bisous volants est un texte inédit, écrit et lu par Annie Agopian. Il est illustré  par Régis Lejonc et accompagné par trois musiciens qui en ont créé la musique originale. Cette lecture  s’adressent à tous, de 4 ans à 104 ans. Elle prend la forme d’une conférence faussement sérieuse illustrée d’images colorées et de multiples jeux de transparences, et ponctuée de chansons. Catalogue fantasque de cette espèce très particulière de bisous, descriptif  joyeux et tendre de leurs us et coutumes, caractère et comportement… petits exercices d’entraînement pour mieux les envoyer… au  final vous saurez Tout (ou presque) sur les bisous volants !

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Partage 
Peter Pan
« C'est peut être le mot le plus important de la liste. Si on réfléchit bien, je trouve que les histoires, les livres, les spectacles, le métier que j'exerce, qui est d'illustrer des histoires, n'a de sens qu'à partir du moment où ces histoires seront partagées. Finalement, l'objet, qui est un livre, n'est pas autre chose que l'espace d'un partage entre les histoires inventées qui partent de la tête d'un auteur, quelque part dans le monde, et un lecteur qui va faire entrer en lui cette histoire par le biais du livre. Et cet espace de partage est extrêmement vaste. C'est fou ce qu'on peut y mettre et comment ça peut se remplir, cet espace... (…) Un livre peut arriver entre les mains de quelqu'un extrêmement éloigné de soi. »


Merci pour ces belles paroles ! 

Biographie : 

Régis Lejonc fait partie de la génération révélée par les éditions du Rouergue au début des années 90. Il a publié chez de nombreux éditeurs depuis, s'est lancé dans l'écriture de textes d'albums pour la jeunesse, dans la direction de collections et s'essaye également au graphisme de temps à autres. Régis Lejonc est un touche-à-tout, un illustrateur inclassable qui passe d'un univers graphique à un autre au gré des livres, appréciant autant l'influence de l’art nouveau, des grands peintres impressionnistes, des affichistes des années 40 et 50 que celle des kawaï japonais.

Le jardin du dedans-dehors

Le jardin du dedans-dehors



Bibliographie sélective : 

Cœur de bois
Tu seras ma princesse, texte de Marcus Malte, éd. Sarbacane, 2017
Le jardin du dedans-dehors,
Chiara Mezzalama, éd. des éléphants, 2017, prix Sorcières 2018, catégorie Carrément beau maxi
Cœur de bois, texte de Henri Meunier, éd. Notari, 2016, prix
Carrément Sorcière Fiction
Khodja, texte de Thomas Scotto, éd. Thierry Magnier, 2015

La Promesse de l'ogre, texte Rascal, éd. L'École des Loisirs, coll. Pastel, fév. 2015
La Poupée de Ting-Ting, texte de Ghislaine Roman, éd. Seuil Jeunesse, janvier 2015
L'arbre de paix
Ianos et le dragon d'étoiles, texte Jean-Jacques Fdida, éd. Didier Jeunesse, janvier 2015
Le Bestiaire fabuleux, texte Maxime Derouen, éd. Gautier-Languereau, 2013
L'Arbre de paix, texte Anne Jonas, éd. Père Castor-Flammarion, 2013
Le Lac des cygnes, adapté et raconté par Élodie Fondacci, éd. Gautier-Languereau, 2012
Le Dragon d'étoiles, conte tzigane écrit par Jean-Jacques Fdida, éd. Didier Jeunesse, 2011
Obstinément chocolat, texte Olivier Ka, éd. L'Édune, 2011
La Rue qui ne se traverse pas, texte Henri Meunier, éd. Notari, 2011, 2015
L'Arbre et l'Enfant, Jean-Luc Coudray, éd. L'Édune, 2011
Le bestiaire fabuleux
Le Petit Chaperon rouge ou La petite fille aux habits de fer blanc, Jean-Jacques Fdida, éd. Didier jeunesse, 2010
Le Golem, Anne Jonas, éd. Nathan Jeunesse, 2010
La Carotte aux étoiles, ill. Riff Reb's, d'après une histoire originale de Thierry Murat, La Gouttière, 2010 – rééd. : L'École des loisirs, coll. Mille bulles, 2014
Quelles couleurs !, éd. Thierry Magnier, 2009, 2014
Un an, un jour, images Carole Chaix, histoire Régis Lejonc, photographies Aimery Chemin, éd. Atelier du poisson soluble, 2009
U-V, Régis Lejonc, postface Henri Meunier, éd. L'Édune, 2008
Elvis, texte Régis Lejonc, ill. Christophe Alline, éd. Didier jeunesse, 2008
Le Phare des sirènes, Rascal, Didier Jeunesse, 2007
L'Oiseau et la Bille, Jean-Daniel Lainé, éd. L'Édune, 2006
Hans le balourd, Hans Christian Adersen, adaptation Alain Serres, éd. Rue du Monde, 2005
La Mer et Lui, texte Henri Meunier, éd. du Rouergue, 2004 – rééd. Notari, 2013
L’Oiseau de vérité, conte musical de Jean-Jacques Fdida, éd. Didier Jeunesse, 2004, 2010
Ma voisine est amoureuse, éd. Thierry Magnier, 2003 – rééd. Actes Sud junior, 2015
Le Cri, Henri Meunier, éd. du Rouergue, 2003
La Môme aux oiseaux, Henri Meunier, éd. du Rouergue, 2003
Helena, Ivan et les oies, Muriel Bloch, éd. Didier Jeunesse, 2002
Marabout d’ficelle, Sébastien Joanniez, éd. du Rouergue, 2002
L’Arbre qui pense, Raymond Queneau, éd. Rue du Monde, 2002
Le Fabuleux Fablier, anthologie Jean-Marie Henry, éd. Rue du Monde, 2001
Ange, Annie Agopian, éd. du Rouergue, 1998
Icare, Olivier Douzou, éd. du Rouergue, 1996 (épuisé)
Tour de manège, Olivier Douzou, éd. du Rouergue, 1995

dimanche 7 janvier 2018

Shéhérazade est fâchée... très fâchée.

En ce beau début d'année 2018, nous vous souhaitons tout d'abord tout nos voeux les meilleurs ! Que cette année soit riche en projets, en rencontres, en découvertes... Une année pleine de belles images et de merveilleuses lectures...

Des lectures pour tous, offertes à tous, à haute voix, aaah pouvoir se plonger dans une histoire les yeux fermés, ou grands ouverts sur des illustrations qui vous font voyager... Profiter d'un instant à la médiathèque, au détour d'un conte, profiter d'une fête du livre jeunesse, au détour d'une lecture dessinée, de lectures croisées...

Profiter, découvrir, aimer, faire aimer la lecture... quel plaisir c'est !

Quel plaisir c'était.

En ce début de mois de janvier l'absurdité s'est faite loi (comment ça, c'est pas un scoop ?), la lecture publique est en danger. Nous relayons ici la colère du collectif d'auteurs et de lecteurs Shéhérazade en colère !



" La lecture à haute voix de livres, en totalité ou sous forme d‘extraits, est considérée comme une “représentation”, et tombe de facto sous le coup du “droit de représentation”. Jusque-là, ce droit était géré par une société d‘auteurs, la SACD, mais depuis le 1er janvier 2016, et sans que grand monde en ait été informé, la gestion du droit de lecture est passée dans l'escarcelle de la SCELF, une société d'éditeurs.
Or, celle-ci a décidé d'appliquer à la lettre le barème de la SACD : trente euros minimum, même sans billetterie ! Y compris pour les “heures du conte”, les associations de lecteurs bénévoles, ou les auteurs lisant leurs propres textes…
Autre problème, la SCELF utilise la base de données Électre, qui ne tient pas compte des contrats qui sont derrière les livres : droits de représentation cédés ou pas à l'éditeur ? Qui va faire le tri ? L'affaire est ubuesque et contre-productive !
Alors nous, auteurs, bibliothécaires, médiathécaires, lecteurs bénévoles, simples amateurs de lecture ou parents d'enfants à qui on lit des livres, avons décidé de dire NON :
  • NON à l'usine à gaz pour les bibliothécaires qui organisent les “heures du conte”,
  • NON à ce que la lecture coûte aux bénévoles qui offrent leur voix et leur temps,
  • NON à la ponction des salons qui contribuent à la vie des livres et des auteurs,
  • NON aux prélèvements sur les auteurs eux-mêmes lorsqu'ils lisent leurs livres !
Les livres ont besoin de médiateurs, et les lectures offertes au public en font partie. Notamment les lectures faites aux enfants, à tous les enfants, pas seulement ceux qui ont la chance de lire et d'entendre lire dans leur famille : ce sont eux qui feront vivre demain la littérature !
Plusieurs collectifs d‘auteurs, dont la Charte et la SGDL, se sont rassemblés pour signer en mars une lettre pour interroger la SCELF… qui a immédiatement botté en touche en leur donnant rendez-vous à l'automne ! Une manière à peine diplomate de renvoyer les auteurs jouer avec leurs crayons, et de laisser les autres, bibliothécaires, bénévoles, se débrouiller pour payer ou se mettre hors la loi !
Nous, auteurs, sommes vigilants sur la façon dont on dispose de nos droits. Et l'un des droits de l‘auteur est justement celui de dire « non » à l'incohérence d‘une mesure qui va à l'encontre de ce pour quoi nous écrivons. La lecture offerte n'est pas un spectacle comme les autres, revoyons sa place au sein du droit de représentation !
Nous, auteurs signataires de cette pétition, demandons l'exonération de prélèvement SCELF sur les lectures à voix haute proposées dans un cadre non marchand sans billetterie.
Quant à nous, lecteurs, bénévoles, bibliothécaires, amateurs de lecture, soucieux de protéger le droit des lecteurs mais aussi celui des auteurs, nous nous félicitons de l’opposition des auteurs au prélèvement SCELF sur les lectures gratuites dans un cadre non-marchand. Et nous entendons ainsi pouvoir continuer à lire les livres qui nous réunissent.
Vive la lecture à haute voix ! Et vive ceux qui lisent ! 

6 JANV. 2018 — Nos craintes sont maintenant réalités, la SCELF a envoyé hier sa grille tarifaire 2018 où l'on apprend notamment :

- qu'une lecture de rue sera facturée 30 euros,
- qu'il faudra envoyer le programme des heures de contes 3 mois à l'avance pour approbation,
- que l'auteur pourra lire son livre gratuitement pendant un an, et un an seulement,
- et moult autres joyeusetés du même genre que vous laisse découvrir ici: http://lectures-publiques.scelf.fr/conditions-generales.html

Détail particulièrement cynique : les associations reconnues d’intérêt général se voient généreusement accorder une réduction de 5 %... Doivent-elles aussi dire merci ? Merci de faire vivre nos livres ? De les emmener là où ils n'auraient jamais été ? Là où ils n'iront certainement plus à présent ?

Shéhérazade est colère colère... Et comme le 20 janvier aura lieu la première "Nuit de la lecture", une manifestation que le Ministère de la Culture met en place pour célébrer la lecture en public (vous avez le droit de rire (jaune)), elle n'a pas l'intention de dormir ! "


Nous ne pouvons que vous inciter (très très vivement) à signer la pétition en ligne : ICI, à la diffuser, à en parler, à partager le plus largement possible !

Merci ! (et bonne année quand même ;) )


Edit : à lire, un article très bien expliqué par Cécile Roumiguière, auteure invitée aux Éclats de lire en 2017 : ICI et quand Daniel Pennac s'en mêle : ICI

Edit du 16 janvier 2018 : La pétition a recueilli plus de 26 000 signatures, mais le combat n'est pas fini, la SCELF a modifié légèrement sa trajectoire, mais les lectures publiques et gratuites dans les festivals et bibliothèques sont toujours taxées... Le 20 janvier se déroulera la Nuit de la lecture, le collectif "Shéhérazade en colère" propose à chaque participants à cette nuit, d'expliquer ce qui se passe : ICI . 
Alors continuez à signer, diffuser, partager, expliquer cette pétition, rien n'est encore gagné ! Vous pouvez suivre les mises à jours régulières et avancées du collectif sur la page de la pétition en ligne, nous en faisons également le relais via notre page facebook.

Bonnes lectures à tous !