26 février 2018

1er Petit éclat de lecture


C'EST NOUVEAU ET C'EST POUR VOUS !


Nous sommes heureux de vous inviter à notre 1er PETIT ÉCLAT DE LECTURE
Vendredi 2 mars, Librairie Le Pouzadou, Le Vigan, 18h30

" Qui a dit que la littérature jeunesse était interdite aux plus de 18 ans ? "




Nous vous attendons avec impatience pour ce moment de partage, alors ne ratez pas le rendez-vous !

Vite à vos agendas, c'est vendredi, déjà !



25 février 2018

Séverine Vidal : la nature et la joie

« Je ne me limite pas du tout à un type de sujet ! c'est ça que j'adore dans la littérature jeunesse, on n'a pas de frein, on peut parler de tout. »

Les mots que Séverine Vidal a choisi pour se présenter fleurent bon les vacances au soleil, les envies d’escapades et les moments entre amis. Et c’est bien ainsi que nous pourrions décrire (l’impressionnante oeuvre) de cette auteure jeunesse : lumineuse, gaie, dynamique !



Portrait en 10 mots


Franche rigolade 
« J’aime une journée où on a le temps de rigoler. Une journée sans rire ou fou rire est une journée ratée selon moi. Je crois que l’humour nous sauve de bien des situations ! »

Auto-dérision 
« J’aime beaucoup les gens qui ont de l’auto-dérision et j’aime aussi l’appliquer à moi-même. Être capable de rire de soi, je pense que c’est la base pour ne jamais se prendre au sérieux et pour se sortir de toutes les situations, en se disant que rien n’est grave. »


Sur mon fil, Séverine Vidal, Louis Thomas, Milan, 2017
Une petite fille bien mature raconte ses parents séparés, ses deux maisons, les jeux avec l’un, les confidences avec l’autre et, au milieu, le fil qu’elle se construit pour relier ces deux mondes, pour être un peu avec les deux en même temps tout en restant elle-même.
« Entre la maison de Maman et celle de Papa, il y a un monde. Un monde qui dure une semaine. »

Sur mon fil


Musique 
« J’écris toujours en musique. »
« Quand je me lance dans une écriture assez longue, je choisis une chanson ou une musique que je vais écouter en boucle pendant toute l’écriture. (...) Je ne peux pas commencer à écrire mon roman si je n’ai pas trouvé la chanson qui va m’accompagner et me porter. »

Île 
« Ce que j’aime dans les îles c’est que l’île nous offre ce qu’elle a à nous offrir et pas plus. Par exemple, quand on va en vacances là bas, il y a un certain nombre de magasins, il n’y en a pas beaucoup, et on va devoir faire avec. C’est très reposant, on n’a pas de question à se poser. Si le film proposé au seul cinéma de l’île ne nous convient pas, on va faire autre chose, on ne va pas courir après les activités, on va se contenter de ce que l’île a à nous offrir. »


La drôle d’évasion, Séverine Vidal, collection « Pépix », Sarbacane, 2014
Le récit très drôle d’un garçon qui suit les traces des trois célèbres évadés de la prison d’Alcatraz. L’écriture y est vivante. Le héros interpelle le lecteur, les typographies mouvantes participent à la trame narrative, des bonus inter-chapitres apportent de l’humour ou des précisions historiques ainsi que les illustrations qui proposent aussi des pauses à la lecture. Un roman pour les jeunes collégiens mais accessible dès 8 ans !

Pour info : Séverine Vidal écoutait Vampire Weekend en écrivant ce roman !





Colline et Forêt 
« J’habite dans un endroit qui s'appelle Les Collines. J’y vis depuis 18 mois. On est tombé amoureux de notre maison et de notre jardin. On a tout quitté. On vivait en région parisienne, on a vendu notre maison, mon mari a quitté son travail et on a embarqué tout la famille aux Collines. C’est un grand jardin avec un bout de forêt. On est au bout du monde et on est très bien. C’est un endroit un peu magique. »


16 nuances de première fois, collectif, éditions Eyrolles, 2017
Séverine Vidal et Manu Causse, également auteur jeunesse, font le constat que les ados ont très facilement accès à une vision du sexe erronée, sur Internet. Ils souhaitent présenter une autre vision de l’amour et de la première fois. Séverine Vidal et Manu Causse demandent alors à 16 auteurs jeunesses de raconter, chacun à sa manière, la première fois. Le recueil, publié chez Eyrolles, propose un panel très varié de nouvelles allant du conte traditionnel à l’invasion de zombie. Certaines sont très drôles, d’autres dramatiques et de nombreux thèmes sont abordés : la pornographie, l'homosexualité, le consentement…


Mimosa 
« Depuis que je suis toute petite, mon père, pour mon anniversaire qui est en décembre, m’a toujours offert un bouquet de mimosa. Cette odeur me rappelle les noëls de mon enfance, ainsi que mon père. C’est mon odeur préférée au monde. »




Nos cœurs tordus, Séverine Vidal, Manu Causse, Bayard, 2017
Nos cœurs tordus était à l’origine Un cœur en équilibre, paru dans la revue Je Bouquine. Les éditions Bayard ont demandé à l’auteure une parution en livre de cette histoire. Il fallait donc ajouter de la matière au texte et pour se faire, Séverine Vidal a appelé Manu Causse qui a offert sa plume et une voix aux personnages secondaires. Le roman devient donc chorale et multiplie les points de vue. D’abord, il y a Vlad, un adolescent handicapé terriblement attachant, passionné de cinéma, amoureux, drôle et fort en coup de gueule. Puis il y a ses amis de la classe ULIS (unités localisées pour l'inclusion scolaire) handicapé ou non : Saïd, rejeté du système scolaire qui se défoule dans le sport ; Mathilde, très complexé par son fauteuil roulant et débordant de colère mais qui va s'affranchir grâce au théâtre ; les jumelles Théa et Charlie qui inventent leur langage à elles ; et la jolie Lou, drôle, indépendante, dont Vlad tombe rapidement amoureux. Enfin, le proviseur-adjoint, Flachard, qui fuit la réalité en regardant des séries et dont le discours et le regard sur ces jeunes handicapés, d’abord maladroit, va évoluer.




Oiseaux, Chien, Chats 
« Je ne pouvais pas choisir, c’est impossible. On vit dans un endroit où on a beaucoup d’animaux. On sert de refuge de LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) donc a beaucoup d’oiseaux. On a un chien et trois chats… Je ne pouvais pas en choisir un, ça aurait été trop triste pour les autres. J’écris un chapitre ou deux et puis je vais faire une grande balade. On a des chats-chien qui se promènent avec nous. Le chien et les trois chats viennent en balade avec nous. Les oiseaux, pas encore (rires). »

Bibliographie (non exhaustive) :

ROMANS
Philo mène la danse, Talents Hauts, 2010 (réédité en 2015 avec des illustrations de Mayana Itoïz)
Plus jamais petite, Oskar éditions, 2010
Lâcher sa main, Grasset, Lampe de poche ado, 2011
Comme une plume, Oskar éditions, 2011
Série Roulette Russe, avec Anne-Gaëlle Balpe et Sandrine Beau, Oskar éditions, 2011 :
Noël en juillet, 2011
Rouge bitume, 2012,
Fées d’hiver, 2013
Les petites marées, Oskar éditions, 2012
La meilleure nuit de tous les temps, éditions du Rouergue, 2012
Série La tribu, avec Anne-Gaëlle Balpe et Sandrine Beau, Frimousse, 2013 :
La tribu trouve ça louche, 2013
Sale temps pour la tribu, illustré par Jess Pauwels, 2014
La Tribu prend le large, 2015
On veut un chien, illustré par Henri Fellner, Bayard, 2014
La drôle d’évasion, illustré par Marion Puech, coll. Pépix, Sarbacane, 2014
Il était deux fois dans l’ouest, illustré par Anne-Lise Combeaud, Sarbacane Pépix, 2015
Quelqu’un qu’on aime, Sarbacane Exprim’, 2015
La Drôle d’expédition, Sarbacane Pépix, 2015
Tiago, baby sitter des animaux (5 tomes) dessins L. Audouin, Magnard Jeunesse, 2016
Le jour où j’ai trouvé un trésor, illustré par Vincent Sorel, Auzou, 2016
Nos cœurs tordus, co-écrit avec Manu Causse, Bayard, 2017
(...)
8/15
ALBUMS
J’attends Mamy, illustré par Cécile Vangout, Alice Jeunesse, 2011
Mamythologie, illustré par Lionel Larchevêque, Frimousse, 2011
Prune, série illustrée par Kris Di Giacomo, Frimousse, 2011 :
La grosse rumeur, 2011
Le fils de la nouvelle fiancée de Papa, 2011
Prune et la colo d’enfer, 2012
Prune cherche son style, 2012
Prune et l’argent de poche, 2013
Prune 100 % bio, 2014
Je n’irai pas, illustré par Cécile Vangout, Frimousse, 2011
Léontine, princesse en salopette, illustré par Soufie, Les p’tits bérets, 2011
Rien qu’une fois, illustré par Csil, éditions Winioux, 2012
5h22, illustré par Estelle Billon-Spagnol, Frimousse, 2012
Clovis et le pain d’épices, illustré par Anne Hemstege, Feuilles de menthe, 2012
La grande collection, illustré par Delphine Vaute, Philomèle, 2012
Mon père est un zarzouilleur, illustré par Eléonore Thuillier, Les P’tits Bérets, 2012
Anton et Lotti, illustré par Amandine Meyer, Feuilles de menthe, 2012
Le laboureur des nuages et autres petits métiers, illustré par Flambi, Frimousse, 2012
Petit minus, illustré par Cécile Vangout, L’élan vert, 2013
Au pays des vents si chauds, illustré par Bruno Pilorget, L’élan vert, 2013
Bad Lino, illustré par Estelle Billon-Spagnol, L’élan vert, 2013
Billie du Bayou, illustré par Ronan Badel, L’élan vert, 2013
SOS Garp en détresse, 2013
Le banjo de Will, 2013
Mon secret rit tout le temps, illustré par Vanessa Hié, Kilowatt, 2013
Le petit dodophobe en 27 leçons, illustré par Lynda Corazza, Frimousse, 2013
Noël à l’endroit, avec Anne-Gaëlle Balpe, illustré par Marion Arbona, Philomèle, 2013
55 oiseaux, illustré par Csil, Winioux, 2013
Les Méga-Bêtes, illustré par Barroux, Mango, 2014 :
Méga-Loup, 2014
Méga-Souris, 2014
Méga-Lapin, 2014
Méga-Cochon, 2014
J’aime mes cauchemars, illustré par Amélie Graux, Gallimard, 2014
Huit saisons et des poussières, illustré par Anne Montel, Les p’tits bérets, 2014
Les Bruits chez qui j’habite, illustré par Claire Cantais, L’Édune, 2014
Tess, il est où Blonk, illustré par Loïc Méhée, Frimousse, 2014
Gamine et son roi, illustré par Claire Le Meil, Sarbacane, 2015
Ma tête ailleurs, illustré par Pauline Comis, Kilowatt, 2015
La Grande aventure de Manolo, illustré par L. Larchevêque (Magnard), 2016
Au secours, l’école a disparu !, Magnard (dessins L. Audouin), 2016
June et Jo, illustré par A. Graux. Gallimard. Tome 1, Les souvenirs. Tome 2, Le rire des oursins. 2016
Un pas puis mille, La Pastèque, illustré par Julien Castanié, 2016
Je veux un grand frère, ill. T. Bédouet, Milan, 2017
Sur mon fil, ill. Louis Thomas, Milan, 2017
COLLECTIF
On n’a rien vu venir, collectif, préfacé par Stéphane Hessel, Roman, Alice, 2012
16 Nuances de premières fois, Eyrolles, 2017

06 février 2018

Marcus Malte, le romancier au cœur de l'humain

« Tous les domaines de l'écriture m'intéressent. Je ne me contente pas d'un seul genre... Tant que c'est de l'écriture, tant que c'est de la création, ça m'intéresse. »

Marcus Malte est bien connu dans le vaste monde de la littérature pour adultes pour ses romans noirs et autres polars. Les Harmoniques, en Série noire chez Gallimard, qu'il décline depuis quatre ans sous forme de concert littéraire, nous intéressent particulièrement, aux Éclats de lire, puisque nous les présenterons lors de notre fête du livre ! 
Il nous parle de ce roman, sur les ondes de Radio Escapades, il nous parle de ce spectacle, mais il nous parle aussi de littérature jeunesse et de ses processus d’écriture.

Podcast de l'émission

Portrait en 10 mots



Romancier
Romancier, car son leitmotiv est la fiction. Il lui arrive de répondre à des commandes d'éditeurs mais lui les considère comme des « propositions », « des pistes auxquelles on n'aurait pas pensé tout seul, qui permettent d'explorer des voix nouvelles. »



Persévérance 
« Ecrire c'est quelque chose de très difficile, ce n'est pas naturel, c'est quelque chose qui se travaille, qui demande beaucoup de temps, d'énergie, de réflexions... » 
Le processus d'écriture demande donc de la persévérance mais également la recherche d'éditeur et la promotion du livre... « c'est presque de l'obstination, plus que de la persévérance. »

Mer
« La mer fait partie de mon décor depuis que je suis né. » 

« J'imagine que si j'avais vécu dans un autre décor, un autre endroit, les influences n'auraient pas été tout à fait les mêmes. »



Musique
« La musique c'est essentiel. »
La musique fait partie de sa vie et de son œuvre. Les Harmoniques sont une balade et une ballade dans Paris où le jazz a autant d'importance que les personnages, l'enquête, ou les réminiscences de la guerre en Tchécoslovaquie. Son adaptation en concert littéraire a demandé un grand travail de sélection d'extraits : « j'ai essayé de choisir des passages qui permettaient de montrer différentes atmosphères, différentes ambiances. D'avoir en même temps un fil rouge ; qu'il y ait une sorte de trame en arrière-plan qui permette de comprendre le propos. J'ai aussi choisi en fonction de ce qui s'harmonisent le mieux avec la musique. »
« La musique c'est essentiel dans la manière même dont j'écris. Je dis souvent que j'ai une écriture qui se rapproche plus de la composition musicale. J'ai besoin de ça pour me lancer dans un texte. J'ai d'abord une recherche de tons, de sonorités, de rythme... »


Café et chocolat noir 
« Il y a une certaine imagerie du romancier de polar avec la bouteille de whisky et la cigarette... » 
Mais pour Marcus Malte, le rituel d'écriture c'est davantage café et chocolat.

Mots
« Ce sont mes outils principaux. Le musicien a les notes et j'ai les mots. J'essaie de les utiliser comme des notes, avec leur sens et avec leur son. »


Beauté 
« J'ai la prétention, l'ambition, d'essayer de créer de la beauté. Créer une œuvre d'art. » 
De la même manière que l'on reçoit une émotion en écoutant une musique ou en regardant un tableau, le romancier aimerait « faire vibrer » ses lecteurs.

Nostalgie et persévérance
La nostalgie et la persévérance seraient mentionnées dans le thème astral de Marcus Malte. Bien qu'il ne semble pas être un adepte de l'astrologie, il reconnaît que ces mots correspondent à son caractère et à ses textes.
« L'humain, c'est ce qui contient tous les autres mots. »
Ses romans parlent de l'homme, de l'humain.
« Ce qu'il peut faire de beau, de magnifique comme ce qu'il peut faire de terrible et d'atroce, ce qu'il peut subir aussi. L'homme est au premier plan de ce que j'écris. C'est un terreau assez riche. »

« Qu’il écrive pour les adultes ou pour les plus jeunes, Marcus Malte mérite de figurer dans le carré d’as des stylistes français. »

Claude Mesplède, Le Magazine littéraire

Bibliographie (non exhaustive) :


ROMANS

Le garçon, Zulma, 2016
Far West, In8, 2016
Fannie et Freddie, Zulma, 2014
Cannisses, In8, 2012
Mortes saisons (photos Cyrille Derouineau), Le Bec en l’air, 2012
Les harmoniques, Gallimard Série noire, 2011, Gallimard Folio Policier, 2013
La part des chiens, Zulma 2003, Gallimard Folio Policier, 2008
Poser ma besace à Besac, Aréopage, 2008
Toute la nuit devant nous, Zulma, 2008
Garden of love, Zulma, 2007, Gallimard Folio Policier, 2010
Intérieur nord, Zulma, 2005
Mon frère est parti ce matin…, Zulma, 2003, Gallimard Folio 2 €, 2012
Et tous les autres crèveront, Zulma, 2001
Le vrai con maltais, Baleine/Le Poulpe, 1999

ROMANS JEUNESSE

Appelle-moi Charlie, Sarbacane, 2011
Mon vaisseau te mènera jeudi sur un nuage, Syros, 2011
Scarrels, Syros, 2008, 2017, Syros poche, 2010
L’échelle de Glasgow, Syros, 2007
Il va venir, Syros, 2005
Cent jours avec Antoine et Toine, Seuil Jeunesse, 2000


ALBUMS ILLUSTRÉS

Tu seras ma princesse (ill. : Régis Lejonc), Sarbacane, 2017
Sous ma couverture vit une souris (ill. : Aurélie Guillerey), Sarbacane, 2014
Sous ma couverture vit un kangourou (ill. : Aurélie Guillerey), Sarbacane, 2013
Sous ma couverture vit une tortue (ill. : Aurélie Guillerey), Sarbacane, 2012
Sous ma couverture vit un ours blanc (ill. : Aurélie Guillerey), Sarbacane, 2012
La chanson de Richard Strauss (ill. : Alexandra Huard), Sarbacane, 2012
Le chapeau (ill. : Rémi Saillard), Syros, 2006


NOUVELLES (recueils collectifs)
Max Vegas / Collectif « Brèves de noir », Points Seuil, 2014
Les Cow-boys / Les petits polars du Monde, 2014
Je n’étais pas parti pour rester / Couleurs Cactus, 2013
Tamara, suite et fin / Collectif « Femmes en colère », In8, 2013
Ceci sera de l’art / Collectif « Les mystères de la Capitale », Le Bec en l’air, 2013
Les Indiens / Les petits polars du Monde, 2012
Daniel / Collectif « Les hommes en noir », Les contrebandiers, 2011
Ouvrez la cage / Collectif « Paris jour », Parigramme, 2011
Maestros y mozos / Collectif « Le frère de Pérez », Au Diable Vauvert, 2010
Zeer daarlijk voeders / Collectif « Ostende au bout de l’est », Le bec en l’air, 2009
Inoxydable / Collectif « RDV au pied de la statue », Terre de brume, 2007
La petite fille aux amulettes / Collectif « Bloody Birthday », Elb, 2007
Nina au pays des merveilles / Collectif « Petites agonies urbaines », Le bec en l’air, 2006
Des noms de fleurs / Collectif « Bleu, blanc, sang », Fleuve Noir, 2002
Le père à Francis / Collectif « Marseille, du noir dans le jaune », Autrement, 2001
Ça part du ventre / Collectif « Les 7 familles du polar », Baleine, 2000
La montée des eaux / Collectif « Ligne noire », Journal Libération, 1999
Novembre 2999 / Collectif « Agenda du Polar », Stylus, 1999
Les heures les plus sombres de ma vie / Collectif, DAL, 1998
Les étourneaux / Collectif « Douze et amères », Fleuve Noir, 1997


BANDES DESSINÉES

Les nuits de Saturne (dessins Pierre-Henry Gomont), Sarbacane, 2015
Il est mort le poète (dessins Vincent Gravé), Les enfants rouges, 2014
Le vrai con maltais (dessins Jampur Fraize), 6 pieds sous terre, 2002


PIÈCES RADIOPHONIQUES

Les cerises et les roses, France Culture, 2017
Il va revenir, France Culture, 2017
Les cow-boys, France Culture, 2014
Aimiez-vous Georges Brahms ?, France Culture, 2012
Les harmoniques, France Culture, 2011

21 janvier 2018

Régis Lejonc : prolifique, polyvalent, autodidacte

« C'est fou la quantité et la qualité littéraire proposées à la jeunesse dans ce pays. »

Illustration inédite, La maison est en carton

Régis Lejonc est un touche-à-tout prolifique, polyvalent et autodidacte, comme il aime le rappeler. Passionné par son métier, il entretien une relation intime avec le dessin, avec l'illustration jeunesse. Coup de chance pour nous, il aime en parler ! Retour sur l'interview du 8 janvier sur les ondes de Radio Escapades et zoom sur les 10 mots qu'il a choisi pour se décrire.


Portrait en 10 mots



Kawaï
« Quelque chose de gentil, de bon et d'immédiat. »
Gentil et mignon, Régis Lejonc ? Lui, certainement... mais ses dessins ? La forêt sombre de Cœur de bois, les houles envoûtantes du Phare des sirènes, et la violence oppressante de Téhéran dans Le jardin du dedans dehors laisseraient penser le contraire... De l'autre côté, nous recevons la poésie colorée de Tu seras ma princesse avec plaisir, nous parcourons paisiblement, entre deux souvenirs et coups de rires les pages de Quelles couleurs ! et Ma voisine est amoureuse est une douce promenade qui se lit et se relit. Alors, qu'en dit-il, Régis Lejonc ? Pourquoi Kawaï ?
Tu seras ma princesse

« Ça a un côté très enfantin mais, en réalité, derrière cette notion, il y a la volonté de faire passer quelque chose de gentil, de bon et d'immédiat. C'est un style graphique qui me plaît énormément parce que c'est un équilibre de formes. J'en glisse régulièrement dans mes images même si la tonalité générale des illustrations n'est pas proprement kawaï. »


Images
« Je suis passionné par la construction de l'image mais aussi, en tant que lecteur, par toujours découvrir de nouvelles formes... »
Elles sont omniprésentes et, au lieu de les considérer comme des éléments acquis et banal de notre civilisation, Régis Lejonc se pose beaucoup de questions sur les images.


« Quand l'image est créée de toutes pièces, elle est pensée, elle est architecturée d'une certaine façon et tout ça me passionne toujours autant même si, quand j'étais enfant, évidemment, je ne le réfléchissais pas de cette manière. Les images sont très importantes dans ma vie. »

Illustration inédite, La maison est en carton
« Je pense que c'est quelque chose qu'on partage tous, quand on lit une histoire sans image ou quand on nous lit une histoire, on se formule des images mentales. Je réfléchis beaucoup à ça : ces images ne viennent pas de nulle part, c'est-à-dire que l'histoire réveille des images qui était déjà à l'intérieure de notre tête. »


Amitié
«  J'ai la chance de travailler quotidiennement avec mes amis. »
Lorsque l'on regarde attentivement la bibliographie de Régis Lejonc, on se rend bien compte que certaines collaborations reviennent régulièrement. Et c'est souvent pour notre plus grand plaisir. Ainsi, dans nos albums préférés, aux Eclats de lire, il y a bien sûr ceux que Régis Lejonc co-signe avec Henri Meunier, notre invité en 2016. Une forte amitié semble lier ces deux grands noms de la littérature jeunesse. C'est qu'ils ont longtemps travaillé dans le même atelier, à Bordeaux.





« Quand on a la chance de partager, en plus de ce qui nous unit par un sentiment de cœur, une passion commune, je trouve que c'est extrêmement nourrissant. »



Histoires
« Je pense que c'est indispensable à notre évolution personnelle, collective... les histoires nous nourrissent tous. »
Pensez à toutes les histoires qu'il a illustré ou inventé et savourez le bonheur que vous avez de ne les avoir pas toutes découvertes encore ! Pour Régis Lejonc, les histoires sont capitales à notre évolution, à notre apprentissage...

« Ça fait partie de notre nature humaine et on en a un besoin permanent, quelque soit l'âge. »
« Les histoires sont des façons de comprendre le monde, de se comprendre soi, de comprendre les autres. J'aime beaucoup ce constat de la dynamique du lecteur. C'est à dire que quand on lit on n'est pas passif du tout, quand on reçoit une histoire on la nourrit avec nos propres émotions. On la reçoit tous de manière individualisée et personnelle. C'est une richesse infinie. »
«  Je suis toujours très triste de croiser, ou de me rendre compte que des enfants ne bénéficient pas d'histoires de leur familles ou dans les conditions sociales dans lesquelles ils vivent. Ça c'est des choses qui m'attristent profondément, toujours. »


Arbres, Oiseaux et Filles 
Cœur de bois
La rue qui ne se traverse pas
« C'est ce que je préfère dessiner. »
Le petit chaperon rouge
Eh oui ! Une question que posent souvent les écoliers : « qu'est ce que vous aimez le plus dessiner ? » Au début, Régis Lejonc ne savait pas trop répondre. Aujourd'hui, sa réflexion sur le sujet a mûri et il nous le dit sans qu'on lui demande !
« Dans l'ordre ce que je préfère dessiner ce sont les filles, les oiseaux et les arbres. » (rires)
Le phare des sirènes


Joie
« C'est une quête quotidienne. »
On l'avait dit, il aime son métier ! Ce mot, joie, l’emmène dans une nouvelle ode de son travail, de la littérature jeunesse, de la médiation du livre...
Même s'il est conscient des difficultés du secteur, il s'estime chanceux car il a un métier qui lui « procure de la joie ».

« La joie de pouvoir créer et de raconter des histoires et surtout de les partager à travers les rencontres, les publics, les salons, les Eclats de lire au Vigan en étant un qui est plutôt très, très, réussi en plus. Voilà, je trouve qu'il y a quelque chose de très joyeux dans cette chaîne de la création de l'édition littéraire jeunesse et cette joie en étant actuelle, elle est bien précieuse. »

Tu seras ma princesse

Spectacle
Avec Régis Lejonc, les œuvres littéraires ne s'arrêtent pas au livre ! Ainsi, aux Eclats de lire, on vous propose deux lectures musicales dessinées avec cet illustrateur.
L'une autour de Tu seras ma princesse, le magnifique album écrit par Marcus Malte. L'autre est une co création, avec Annie Agopian, Tout (ou presque) sur les bisous volants. Cette fois-ci il s'agit d'un spectacle avant d'être un album. Une conférence douce et drôle pour expliquer aux petits les baisers qu'on envoie du bout des doigts.
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« Les bisous volants voyagent sur les courants d’air.
On ne les voit pas. On sent juste quand ils se posent.
Même invisibles, les bisous volants font tout de suite du bien.
C’est à ça qu’on les reconnaît. »

Tout (ou presque) sur les bisous volants est un texte inédit, écrit et lu par Annie Agopian. Il est illustré  par Régis Lejonc et accompagné par trois musiciens qui en ont créé la musique originale. Cette lecture  s’adressent à tous, de 4 ans à 104 ans. Elle prend la forme d’une conférence faussement sérieuse illustrée d’images colorées et de multiples jeux de transparences, et ponctuée de chansons. Catalogue fantasque de cette espèce très particulière de bisous, descriptif  joyeux et tendre de leurs us et coutumes, caractère et comportement… petits exercices d’entraînement pour mieux les envoyer… au  final vous saurez Tout (ou presque) sur les bisous volants !

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Partage 
Peter Pan
« C'est peut être le mot le plus important de la liste. Si on réfléchit bien, je trouve que les histoires, les livres, les spectacles, le métier que j'exerce, qui est d'illustrer des histoires, n'a de sens qu'à partir du moment où ces histoires seront partagées. Finalement, l'objet, qui est un livre, n'est pas autre chose que l'espace d'un partage entre les histoires inventées qui partent de la tête d'un auteur, quelque part dans le monde, et un lecteur qui va faire entrer en lui cette histoire par le biais du livre. Et cet espace de partage est extrêmement vaste. C'est fou ce qu'on peut y mettre et comment ça peut se remplir, cet espace... (…) Un livre peut arriver entre les mains de quelqu'un extrêmement éloigné de soi. »


Merci pour ces belles paroles ! 

Biographie : 

Régis Lejonc fait partie de la génération révélée par les éditions du Rouergue au début des années 90. Il a publié chez de nombreux éditeurs depuis, s'est lancé dans l'écriture de textes d'albums pour la jeunesse, dans la direction de collections et s'essaye également au graphisme de temps à autres. Régis Lejonc est un touche-à-tout, un illustrateur inclassable qui passe d'un univers graphique à un autre au gré des livres, appréciant autant l'influence de l’art nouveau, des grands peintres impressionnistes, des affichistes des années 40 et 50 que celle des kawaï japonais.

Le jardin du dedans-dehors

Le jardin du dedans-dehors



Bibliographie sélective : 

Cœur de bois
Tu seras ma princesse, texte de Marcus Malte, éd. Sarbacane, 2017
Le jardin du dedans-dehors,
Chiara Mezzalama, éd. des éléphants, 2017, prix Sorcières 2018, catégorie Carrément beau maxi
Cœur de bois, texte de Henri Meunier, éd. Notari, 2016, prix
Carrément Sorcière Fiction
Khodja, texte de Thomas Scotto, éd. Thierry Magnier, 2015

La Promesse de l'ogre, texte Rascal, éd. L'École des Loisirs, coll. Pastel, fév. 2015
La Poupée de Ting-Ting, texte de Ghislaine Roman, éd. Seuil Jeunesse, janvier 2015
L'arbre de paix
Ianos et le dragon d'étoiles, texte Jean-Jacques Fdida, éd. Didier Jeunesse, janvier 2015
Le Bestiaire fabuleux, texte Maxime Derouen, éd. Gautier-Languereau, 2013
L'Arbre de paix, texte Anne Jonas, éd. Père Castor-Flammarion, 2013
Le Lac des cygnes, adapté et raconté par Élodie Fondacci, éd. Gautier-Languereau, 2012
Le Dragon d'étoiles, conte tzigane écrit par Jean-Jacques Fdida, éd. Didier Jeunesse, 2011
Obstinément chocolat, texte Olivier Ka, éd. L'Édune, 2011
La Rue qui ne se traverse pas, texte Henri Meunier, éd. Notari, 2011, 2015
L'Arbre et l'Enfant, Jean-Luc Coudray, éd. L'Édune, 2011
Le bestiaire fabuleux
Le Petit Chaperon rouge ou La petite fille aux habits de fer blanc, Jean-Jacques Fdida, éd. Didier jeunesse, 2010
Le Golem, Anne Jonas, éd. Nathan Jeunesse, 2010
La Carotte aux étoiles, ill. Riff Reb's, d'après une histoire originale de Thierry Murat, La Gouttière, 2010 – rééd. : L'École des loisirs, coll. Mille bulles, 2014
Quelles couleurs !, éd. Thierry Magnier, 2009, 2014
Un an, un jour, images Carole Chaix, histoire Régis Lejonc, photographies Aimery Chemin, éd. Atelier du poisson soluble, 2009
U-V, Régis Lejonc, postface Henri Meunier, éd. L'Édune, 2008
Elvis, texte Régis Lejonc, ill. Christophe Alline, éd. Didier jeunesse, 2008
Le Phare des sirènes, Rascal, Didier Jeunesse, 2007
L'Oiseau et la Bille, Jean-Daniel Lainé, éd. L'Édune, 2006
Hans le balourd, Hans Christian Adersen, adaptation Alain Serres, éd. Rue du Monde, 2005
La Mer et Lui, texte Henri Meunier, éd. du Rouergue, 2004 – rééd. Notari, 2013
L’Oiseau de vérité, conte musical de Jean-Jacques Fdida, éd. Didier Jeunesse, 2004, 2010
Ma voisine est amoureuse, éd. Thierry Magnier, 2003 – rééd. Actes Sud junior, 2015
Le Cri, Henri Meunier, éd. du Rouergue, 2003
La Môme aux oiseaux, Henri Meunier, éd. du Rouergue, 2003
Helena, Ivan et les oies, Muriel Bloch, éd. Didier Jeunesse, 2002
Marabout d’ficelle, Sébastien Joanniez, éd. du Rouergue, 2002
L’Arbre qui pense, Raymond Queneau, éd. Rue du Monde, 2002
Le Fabuleux Fablier, anthologie Jean-Marie Henry, éd. Rue du Monde, 2001
Ange, Annie Agopian, éd. du Rouergue, 1998
Icare, Olivier Douzou, éd. du Rouergue, 1996 (épuisé)
Tour de manège, Olivier Douzou, éd. du Rouergue, 1995

07 janvier 2018

Shéhérazade est fâchée... très fâchée.

En ce beau début d'année 2018, nous vous souhaitons tout d'abord tout nos voeux les meilleurs ! Que cette année soit riche en projets, en rencontres, en découvertes... Une année pleine de belles images et de merveilleuses lectures...

Des lectures pour tous, offertes à tous, à haute voix, aaah pouvoir se plonger dans une histoire les yeux fermés, ou grands ouverts sur des illustrations qui vous font voyager... Profiter d'un instant à la médiathèque, au détour d'un conte, profiter d'une fête du livre jeunesse, au détour d'une lecture dessinée, de lectures croisées...

Profiter, découvrir, aimer, faire aimer la lecture... quel plaisir c'est !

Quel plaisir c'était.

En ce début de mois de janvier l'absurdité s'est faite loi (comment ça, c'est pas un scoop ?), la lecture publique est en danger. Nous relayons ici la colère du collectif d'auteurs et de lecteurs Shéhérazade en colère !



" La lecture à haute voix de livres, en totalité ou sous forme d‘extraits, est considérée comme une “représentation”, et tombe de facto sous le coup du “droit de représentation”. Jusque-là, ce droit était géré par une société d‘auteurs, la SACD, mais depuis le 1er janvier 2016, et sans que grand monde en ait été informé, la gestion du droit de lecture est passée dans l'escarcelle de la SCELF, une société d'éditeurs.
Or, celle-ci a décidé d'appliquer à la lettre le barème de la SACD : trente euros minimum, même sans billetterie ! Y compris pour les “heures du conte”, les associations de lecteurs bénévoles, ou les auteurs lisant leurs propres textes…
Autre problème, la SCELF utilise la base de données Électre, qui ne tient pas compte des contrats qui sont derrière les livres : droits de représentation cédés ou pas à l'éditeur ? Qui va faire le tri ? L'affaire est ubuesque et contre-productive !
Alors nous, auteurs, bibliothécaires, médiathécaires, lecteurs bénévoles, simples amateurs de lecture ou parents d'enfants à qui on lit des livres, avons décidé de dire NON :
  • NON à l'usine à gaz pour les bibliothécaires qui organisent les “heures du conte”,
  • NON à ce que la lecture coûte aux bénévoles qui offrent leur voix et leur temps,
  • NON à la ponction des salons qui contribuent à la vie des livres et des auteurs,
  • NON aux prélèvements sur les auteurs eux-mêmes lorsqu'ils lisent leurs livres !
Les livres ont besoin de médiateurs, et les lectures offertes au public en font partie. Notamment les lectures faites aux enfants, à tous les enfants, pas seulement ceux qui ont la chance de lire et d'entendre lire dans leur famille : ce sont eux qui feront vivre demain la littérature !
Plusieurs collectifs d‘auteurs, dont la Charte et la SGDL, se sont rassemblés pour signer en mars une lettre pour interroger la SCELF… qui a immédiatement botté en touche en leur donnant rendez-vous à l'automne ! Une manière à peine diplomate de renvoyer les auteurs jouer avec leurs crayons, et de laisser les autres, bibliothécaires, bénévoles, se débrouiller pour payer ou se mettre hors la loi !
Nous, auteurs, sommes vigilants sur la façon dont on dispose de nos droits. Et l'un des droits de l‘auteur est justement celui de dire « non » à l'incohérence d‘une mesure qui va à l'encontre de ce pour quoi nous écrivons. La lecture offerte n'est pas un spectacle comme les autres, revoyons sa place au sein du droit de représentation !
Nous, auteurs signataires de cette pétition, demandons l'exonération de prélèvement SCELF sur les lectures à voix haute proposées dans un cadre non marchand sans billetterie.
Quant à nous, lecteurs, bénévoles, bibliothécaires, amateurs de lecture, soucieux de protéger le droit des lecteurs mais aussi celui des auteurs, nous nous félicitons de l’opposition des auteurs au prélèvement SCELF sur les lectures gratuites dans un cadre non-marchand. Et nous entendons ainsi pouvoir continuer à lire les livres qui nous réunissent.
Vive la lecture à haute voix ! Et vive ceux qui lisent ! 

6 JANV. 2018 — Nos craintes sont maintenant réalités, la SCELF a envoyé hier sa grille tarifaire 2018 où l'on apprend notamment :

- qu'une lecture de rue sera facturée 30 euros,
- qu'il faudra envoyer le programme des heures de contes 3 mois à l'avance pour approbation,
- que l'auteur pourra lire son livre gratuitement pendant un an, et un an seulement,
- et moult autres joyeusetés du même genre que vous laisse découvrir ici: http://lectures-publiques.scelf.fr/conditions-generales.html

Détail particulièrement cynique : les associations reconnues d’intérêt général se voient généreusement accorder une réduction de 5 %... Doivent-elles aussi dire merci ? Merci de faire vivre nos livres ? De les emmener là où ils n'auraient jamais été ? Là où ils n'iront certainement plus à présent ?

Shéhérazade est colère colère... Et comme le 20 janvier aura lieu la première "Nuit de la lecture", une manifestation que le Ministère de la Culture met en place pour célébrer la lecture en public (vous avez le droit de rire (jaune)), elle n'a pas l'intention de dormir ! "


Nous ne pouvons que vous inciter (très très vivement) à signer la pétition en ligne : ICI, à la diffuser, à en parler, à partager le plus largement possible !

Merci ! (et bonne année quand même ;) )


Edit : à lire, un article très bien expliqué par Cécile Roumiguière, auteure invitée aux Éclats de lire en 2017 : ICI et quand Daniel Pennac s'en mêle : ICI

Edit du 16 janvier 2018 : La pétition a recueilli plus de 26 000 signatures, mais le combat n'est pas fini, la SCELF a modifié légèrement sa trajectoire, mais les lectures publiques et gratuites dans les festivals et bibliothèques sont toujours taxées... Le 20 janvier se déroulera la Nuit de la lecture, le collectif "Shéhérazade en colère" propose à chaque participants à cette nuit, d'expliquer ce qui se passe : ICI . 
Alors continuez à signer, diffuser, partager, expliquer cette pétition, rien n'est encore gagné ! Vous pouvez suivre les mises à jours régulières et avancées du collectif sur la page de la pétition en ligne, nous en faisons également le relais via notre page facebook.

Bonnes lectures à tous ! 

06 décembre 2017

Gilles Bachelet, l'hilarant procrastinateur

Gilles Bachelet est un illustrateur-auteur jeunesse tout à fait cultissime grâce à son humour tendre et décalé. Il a choisi 10 mots pour se décrire... que cachent-ils ?

Podcast de l'émission 


Portrait en 10 mots


Myope
« Je suis myope. Ça caractérise peut-être mon travail car on dit souvent que les myopes ont tendance à se pencher de près et à faire beaucoup de détails. »

Gilles Bachelet, Champignon Bonaparte


Champignon
« C'est une de mes passions. J'aime beaucoup les champignons. J'aime les cueillir, j'aime les cuisiner et les manger et j'aime les dessiner. »
Sur une idée de son éditeur qui voulait faire quelque chose sur le Premier Empire, Gilles Bachelet écrit un album qui s'appelle Champignon Bonaparte. Son éditeur pensait d'abord à des animaux pour illustrer les personnages. « Comme j'ai déjà fait beaucoup d'albums avec des animaux, sur le moment ça ne m'a pas emballé plus que ça. » Finalement, l'imagination de l'illustrateur a pris le relais : « En commençant à dessiner Napoléon, le chapeau m'a tout bêtement fait penser à un champignon. »

Gilles Bachelet, Champignon Bonaparte


Inachevé
« J'aime bien l'expression « un goût d'inachevé ». J'ai beaucoup de dessins inachevés parce que ce n'est pas toujours facile de finir un dessin. Il y a un moment où on se dit qu'on apportera pas plus, qu'on peut encore passer des heures dessus mais que finalement il n'évoluera plus tant que ça... j'aime bien cette idée de chose pas tout à fait finie. »

Lapin
« Ah ! Lapin ! Lapin car je dessine beaucoup de lapins. » 

Gilles Bachelet, crabouillat 


Le lapin est l'avatar que Gilles Bachelet utilise sur Facebook depuis qu'il a publié Madame le Lapin blanc, une manière, dit-il, de cacher son âge.



Avis aux lecteurs amateurs d’humour et de références parodiques ! L’illustre Gilles Bachelet s’empare d’une véritable légende de la littérature pour la jeunesse : le fameux lapin blanc d’Alice au Pays des Merveilles, cet animal pressé, obsédé par sa montre à gousset, qu’Alice tente de suivre dans son étrange voyage. Et bien, nous voilà bel et bien de l’autre côté du miroir, non pas celui d’Alice, mais celui des coulisses de ce conte. Allons y découvrir le quotidien et les tracas de Madame Le Lapin blanc, épouse incomprise du héros de Lewis Caroll.

Gilles Bachelet, L'Hôtel des voyageurs
Gilles Bachelet a une impressionnante galerie de personnages. Après le lapin ou le champignon, on trouve l'éléphant, pardon, le chat, l'autruche, la colombe et même le gant de vaisselle en caoutchouc ! En effet, l'illustrateur aime travailler avec les objets. On trouve dans un album pour adulte, L’Hôtel des voyageurs, des oreillers et des polochons.
« Ça me fascine de donner de la vie avec des objets. » 


« D'une façon générale, j'aime bien tous les animaux qui ont un côté très extrême : très gros, très long, tous ceux qui donnent du grain à moudre aux illustrateurs, qui permettent de faire des dessins amusants ou spectaculaires. »

Détail
Ses planches en regorgent et c'est un régal de les lire une fois, puis une deuxième et une troisième et de toujours découvrir un détail amusant qui nous avait échappé. « J'aime bien qu'une image ne se dévoile pas forcément à la première lecture. Ça fait partie de mon caractère de raconter des petites histoires dans les grandes histoires. »

Gilles Bachelet, Madame le Lapin Blanc

Une lecture attentive et l'intericonocité se fait très présente. Gilles Bachelet adresse des clins d’œil à ses confrères de l'éditions jeunesse (Benjamin Chaud, Janik Coat, Nadja, Beatrix Potter...) ou à l'actualité.

Jujube
« C'est un mot que j'aime bien phonétiquement » Le souvenir d'enfance d'un poème de Raymond Queneau : « Jujule/ Où as-tu mis la pâte de jujube »



Clopinette
« C'est rien, c'est trois fois rien, des p'tites choses... » s'amuse Gilles Bachelet avant de nous confier son penchant pour... la clope.

Retard et procrastination
Gilles Bachelet, Le Chevalier de Ventre-à-Terre
« C'est quelque chose qui me caractérise. Surtout la procrastination mais elle génère le retard, bien sûr. » Un grand défaut qu'il a mais qu'il « érige au rang d’œuvre d'art ».
La procrastination est donc un talent pour Gilles Bachelet. On la retrouve dans l'album Le Chevalier de Ventre-à-terre. L'histoire d'un escargot bien décidé à donner une raclée à son voisin qui a envahi son carré de fraises mais que milles péripéties vont retarder, comme embrasser sa famille ou sauver une princesse. Finalement, la journée s'achève et le combat est remis au lendemain.

Gilles Bachelet, Le Chevalier de Ventre-à-Terre

Gilles Bachelet, crabouillat 

Crabouillat

C'est un joli mot qui nous était inconnu jusqu'à ce que l'illustrateur nous explique qu'il s'agit des petits dessins qu'on fait dans le coin de la page,ou bien des esquisses. Si on suit l'illustrateur sur Facebook, on découvre des crabouillats très drôles !




Biographie

Gilles Bachelet, Mon chat le plus bête du monde 
Né le 5 août 1952 à Saint-Quentin, dans l’Aisne, Gilles Bachelet passe les premières années de son enfance près d’Oloron-Sainte-Marie, dans les Pyrénées. En 1971, il s’inscrit en Faculté d’arts plastiques à Paris tout en préparant le concours de l'Ecole nationale des arts décoratifs. Il y passera cinq ans avec une parenthèse de quelques mois en tant que directeur artistique dans un bureau d’études à Téhéran. À partir de 1977, il commence à démarcher la presse, il quitte les Arts Déco (sans diplôme) pour le monde du travail. Depuis, il exerce la profession d’illustrateur indépendant pour la presse, l’édition et la publicité. Il collabore à de nombreux magazines et illustre des ouvrages chez différents éditeurs comme Le Seuil, Nathan, Hachette, Presses de la Cité, Harlin Quist. Depuis 2001, il enseigne l’illustration et les techniques d’édition à l’École supérieure d'art de Cambrai et réalise des albums.


Bibliographie (non exhaustive) 


Ice Dream, Crapule Productions, 1984
Le singe à Buffon, Seuil Jeunesse, 2002 Grand prix jeunesse de la Société des gens de lettres
Mon chat le plus bête du monde, Seuil Jeunesse, 2004 Prix Baobab salon du livre et de la presse jeunesse Montreuil
Champignon Bonaparte, Seuil Jeunesse, 2005 Hôtel des voyageurs, Seuil Jeunesse, 2005
Quand mon chat était petit, Seuil Jeunesse, 2007
Il n'y a pas d'autruches dans les contes de fées, Seuil Jeunesse, 2008
Des nouvelles de mon chat, Seuil Jeunesse, 2009
Madame Le Lapin Blanc, Seuil Jeunesse, 2012 Pépite de l'album salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil (anciennement Prix Baobab)
Les coulisses du livre jeunesse, Atelier du poisson soluble, 2015
Le Chevalier de Ventre-à-Terre, Seuil Jeunesse Prix Andersen (Italie) en 2016
Une histoire qui... , Seuil Jeunesse, 2016
La paix, les colombes, Clothilde Delacroix, Actes Sud, 2016
Une histoire d'amour, Seuil Jeunesse, 2017